top of page

 

                                           MALADIE D'ALZHEIMER ET SOPHROLOGIE

 

 

"Découverte en 1906 par Aloïs Alzheimer, la maladie d’Alzheimer est une affection du cerveau dite « neuro-dégénérative », c’est-à-dire qu’elle  entraîne une disparition progressive des neurones.

 

L'altération des facultés cognitives

Ces neurones, qui servent à programmer un certain nombre d'actions, en disparaissant entraînent une altération des facultés cognitives : mémoire, langage, raisonnement, etc. L’extension des lésions cérébrales cause d’autres troubles qui réduisent progressivement l’autonomie de la personne.

La maladie d’Alzheimer apparaît plus souvent chez les personnes âgées, mais elle n’est pas une conséquence normale du vieillissement.

 

 

 

 

Maladie d’Alzheimer, maladie la mémoire ? 

On associe souvent la maladie d'Alzheimer à la perte de mémoire

car ce sont effectivement les neurones localisés dans la région

de l'hippocampe, siège de la mémoire, qui sont les premiers atteints. 
Malheureusement, petit à petit d'autres zones du cerveau sont

touchées et mènent à la disparition progressive des capacités                                                                                                                 d'orientation dans le temps et dans l'espace, de reconnaissance des

objets et des personnes, d'utilisation du langage, de raisonnement,

de réflexion..."  (source : www.francealzheimer.org)

 

 

Au fil des années, les cas augmentent et plongent dans la tristesse, l'impuissance et le désarroi, nombre de familles.

Cette progression, pose de façon aigüe la question de la prise en charge du grand âge, souvent touché par la maladie d’Alzheimer.

 

 

  • Peut-on soigner la maladie d'Alzheimer par la  sophrologie ?

NMSophrologue : On ne peut pas parler de « soigner la maladie d'Alzheimer » et syndromes apparentés car il s’agit d’affections neuro-dégénératives irréversibles. Mais à défaut de guérison, la sophrologie peut ralentir l'apparition des symptômes et des atteintes de la maladie. Il s’agit plutôt d’un accompagnement non médicamenteux de la personne malade.

Le sophrologue ne peut en aucun cas, se substituer au médecin. La sophrologie complète la prise en charge médicale en tentant d’apporter au malade un mieux-être grâce à des techniques simples. L’objectif est de renforcer les structures saines de la personne et de chercher à potentialiser ses facultés résiduelles.

 

  • Comment concevez-vous l’approche du malade, comment se déroule  une séance ?

NMSophrologue : Le sophrologue travaille à la fois sur le mental et sur le corps ; il utilise la respiration, la visualisation et des exercices corporels adaptés en fonction du public. Le but est de faire prendre conscience au patient des sensations au niveau de son corps.

Un exemple concret : L'Association Sophr'Al à Paris,  assure la prise en charge non-médicamenteuse des personnes confrontées à la maladie d'Alzheimer, patients et aidants. Les sophrologues interviennent dans des petits groupes constitués en fonction du degré d'atteinte (léger, moyen, sévère) et du niveau d'âge. L’objectif : une meilleure conscience de soi et de sa relation à l'autre par la stimulation des capacités sensorielles pour une optimisation des capacités de mémoire et en sollicitant les facultés résiduelles du malade. 

Dans les stades plus avancés de la maladie et l'atteinte langagière, ils sollicitent  la communication non-verbale, l'activation de la sensorialité. Ils visent ainsi à maintenir la communication en lien avec le corps, pour renforcer la conscience corporelle, gérer les émotions et permettre l'interaction avec autrui.

Une place est faite à l’apprentissage de l’ancrage au sol, de la prise de conscience du pas et des appuis lors de la marche, de la redynamisation respiratoire afin de renforcer la perception de soi-même et de prévenir les chutes.

D’autres exercices visent plus spécifiquement la stimulation de la mémoire, l’amélioration de la qualité du sommeil…

 

  • On entend beaucoup parler de la technique de « pleine conscience », l’utilisez-vous ?

NMSophrologue : La pleine conscience est une technique à part entière, très en vogue aujourd'hui, qui apprend par exemple à gérer le stress pour mieux vivre l’instant présent, à canaliser ses pensées par la méditation... La sophrologie est plus vaste, plus complexe : c'est l'étude de la conscience ; chez le malade d’Alzheimer, on va développer sa capacité, dans la vie de tous les jours, à prendre conscience de soi, de son corps, de sa posture, de sa respiration, de son environnement spatial et temporel, et aussi de son rapport à l’autre; c’est le quotidien en conscience....

- La sophrologie peut-elle aider les aidants ? Comment ?

Il est indéniable que la sophrologie se réalise pleinement dans l’accompagnement de l’aidant : le sortir de son isolement, l’inciter à conserver une vie sociale, avoir un projet de vie, rester dans une relation d’échanges, gérer le stress, ne pas aller jusqu’à l’épuisement, adapter ses comportements face à l’évolution de la maladie, envisager une nouvelle organisation au quotidien, oser demander de l’aide, prendre du temps pour lui-même.

 

  •  Comment expliquer que l'efficacité de la pratique sophrologique dans  l'accompagnement des maladies dégénératives ne soit pas plus reconnue et encouragée?

NMSophrologue : Si on assiste à une certaine frilosité de quelques médecins, nombreux sont ceux qui y adhèrent et dirigent leurs patients vers le sophrologue, en complément du suivi médical. Il ne faut pas oublier non plus que la sophrologie est une science jeune ; il faut donc laisser le temps au temps. Ceci dit, les retours positifs des familles, le mieux-être des patients au fil des séances, aussi bien qu’une meilleure gestion du stress chez l’aidant, témoignent de l’efficacité de l’approche sophrologique. Ainsi, on peut observer que le lien à l'autre qui s'étiole et disparaît peu à peu (le malade d’Alzheimer étant souvent dans la non reconnaissance de son aidant) peut, après quelques séances, se manifester (un sourire, un geste de tendresse, par exemple.)

 

En conclusion, nous ne pouvons qu’espérer qu’avec le temps, ces techniques viendront soutenir le travail réalisé par le corps médical et les structures spécialisées dans l’accompagnement des malades ET des aidants : les associations, EHPAD et autres lieux d'accueil destinés aux malades d’Alzheimer.

La sophrologie pourra ainsi constituer, sinon une alternative, du moins un complément inestimable au suivi médical des personnes atteintes de cette maladie, véritable fléau de notre société.  

    

Merci à R.M pour cet "entretien" autour de la maladie.

 

©NM

bottom of page